Bonjour à tous.
Aujourd’hui, mardi 8 décembre, grande fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie.
C’est même une solennité, c’est-a-dire le plus haut degré des fêtes liturgiques de l’année.
L’Eglise célèbre que Marie, pour pouvoir donner vie au Fils de Dieu dans sa chair, a accompli sa mission sans aucune réserve. Elle est la mère parfaite du Messie, Mère de Dieu ! Elle est pourtant de la lignée d’Adam et Eve, nos parents symboliques pécheurs, de qui nous héritons l’état de pécheur, cet état qui nous fait nous satisfaire de ne pas être en pleine communion avec Dieu.
Comment Marie a-t-elle pu naître préservée du péché originel ? L’oraison de ce jour de fête nous l’indique :
Seigneur, tu as préparé à ton Fils une demeure digne de lui par la conception immaculée de la Vierge ; puisque tu l’as préservée de tout péché par une grâce venant déjà de la mort de ton Fils,
accorde-nous, à l’intercession de cette Mère très pure, de parvenir jusqu’à toi, purifiés, nous aussi, de tout mal.
Avec cette fête, s’achève la Neuvaine de prière pour demander au Seigneur de nous délivrer du mal de la pandémie. Nous nous remettons désormais dans les mains du Seigneur qui sait bien comment il va nous conduire dans la guérison.
Mais ce mail a pour but de nous préparer à célébrer la Parole de Dieu dans les textes bibliques de dimanche prochain 13 décembre, 3ème dimanche de l’Avent, appelé ‘Gaudete’, ce qui se traduit : ‘Réjouissez-vous!’
Ouvrons la Bible
Je vous propose de réserver le prochain mail de jeudi à l’Evangile de ce dimanche et de grouper les trois autres passages de l’Ecriture dans celui-ci. Leur point commun est la Joie.
Lecture du Livre du Prophète Isaïe (Is 61, 1-2a.10-11)
L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles,
guérir ceux qui ont le cœur brisé,
proclamer aux captifs leur délivrance,
aux prisonniers leur libération,
proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur.
Je tressaille de joie dans le Seigneur,
mon âme exulte en mon Dieu.
Car il m’a vêtue des vêtements du salut,
il m’a couverte du manteau de la justice,
comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux.
Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences,
le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.
Parole du Seigneur.
Nous avons déjà rencontré ce ‘troisième’ Isaïe lors du 1er dimanche l’Avent.
Dans la suite du retour de leur Exil à Babylone, les déportés s’attendaient à une période radieuse dans la joie de retrouver leur terre et Jérusalem. Mais cette terre a été occupée par d’autres déportés d’autres nations, qui ont d’autres divinités, d’autres intérêts que d’accueillir les anciens habitants.
C’est la déconvenue après les horribles années de déportation.
Le Seigneur inspire donc le prophète pour remonter le moral des troupes et leur témoigner que Dieu ne les a pas oubliés mais qu’au contraire, il a un projet de joie pour eux. Courage !
Vous pouvez constater que la sélection retenue pour notre dimanche saute allègrement les versets 2bc à 9 de ce chapitre 61 d’Isaïe. Ayez la curiosité d’aller voir dans votre Bible ce que disent ces versets : « … ils rebâtiront les ruines antiques … vous, vous serez appelés ‘prêtres du Seigneur‘ … au lieu de votre honte : double part! »
Curiosité : dans la traduction de la liturgie, il y a une phrase au féminin (Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice). Certaines Bible la traduisent au masculin. En fait, les spécialistes ne savent pas bien de qui il s’agit ; peut-être de Jérusalem elle même ; et peut-être de nous-même comme Eglise peuple chéri de Dieu, qui sait ?
Cantique (Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54)
Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour
Vous avez reconnu le magnificat de Marie, ou du moins une partie de ce cantique que Marie fait jaillir de sa joie lors de sa visite à sa cousine Elisabeth.
On peut regretter que la liturgie de ce dimanche ne nous ait pas gardé l’entièreté de ce cantique, sans doute pour éviter des longueurs dans la Messe !
La aussi, je vous invite à aller savourer ce cantique en entier dans votre Bible.
Nous sommes tout à fait fondés de recevoir ce cantique comme étant celui de Marie puisque Luc nous le présente ainsi et que nous croyons à l’inspiration des Ecritures, en premier lieu des Evangiles.
Les traducteurs de ma Bible (Bible de Jérusalem) pensent que Luc a puisé dans un cantique préexistant la matrice de ce poème auprès de communautés spirituelles priantes du 1er siècle.
D’autres commentateurs pensent que les futures mères en Palestine avaient coutume de composer un poème pour leur bébé qu’elles lui récitaient tout au long de leur grossesse. Cette idée est très jolie mais pas certaine.
En tous cas, ce Magnificat de Marie est truffé de citations ou d’allusions à des passages de la Bible, en particulier du cantique d’Anne, maman de Samuel (1 Samuel 2, 1-10), que je vous invite à visiter également.
En Isaïe 61, 10, qui fait partie de notre 1ère lecture, vous trouverez une autre phrase qui a inspiré celle qui ouvre le Magnificat. De même en Habaquq 3, 18.
Voici enfin la 2ème lecture de ce dimanche Gaudete :
Lecture de la 1ère Lettre de Saint Paul, Apôtre, aux Thessaloniciens (1 Th 5, 16-24)
Frères, soyez toujours dans la joie,
priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus.
N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties,
mais discernez la valeur de toute chose :
ce qui est bien, gardez-le ;
éloignez-vous de toute espèce de mal.
Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ;
que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche
pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ.
Il est fidèle, Celui qui vous appelle : tout cela, il le fera.
Parole du Seigneur.
Nous connaissons déjà ce chapitre 5 de la 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens : nous en avons reçu les premiers versets le 15 novembre dernier(33ème dimanche ordinaire année A).
Dimanche prochain, ce sont les derniers versets de ce chapitre qui sont aussi quasiment les derniers versets de la lettre, comme une conclusion et un envoi général adressé aux destinataires.
Là encore, ayez la curiosité d’aller voir ce qui précède et ce qui suit notre passage d’aujourd’hui.
Vous y trouverez des compléments d’exhortation dans le même esprit que notre passage. notamment ce refrain de tout le Nouveau Testament : ‘ne rendez pas le mal pour le mal’ (Romains 12, 17, 1Pierre 3, 9).
Dans les versets finaux (1Th 5, 25-26) qui suivent notre passage, on constate que ces lettres de Paul sont destinées à être lues, relues et portées à tous les frères (voir aussi 2 Corinthiens 1, 1 et Colossiens 4, 16). C’est ainsi que ces écrits apostoliques ont très tôt trouvé leur place déterminante dans la foi des premiers chrétiens et la conduite des premières communautés chrétiennes.
L’appel a être toujours dans la joie se trouve presque dans les mêmes termes dans l’épître aux Philippiens (Ph 4, 4).
C’est surprenant car on pense spontanément que la joie est une émotion incontrôlable. Dès lors, comment en faire un commandement ou un conseil ?
Nous avons la même surprise avec le commandement de l’amour (Jean 15, 12). En fait, l’amour ne doit pas rester un sentiment, fluctuant par nature, mais un acte de volonté. A l’image de Dieu qui aime inconditionnellement ses créatures que nous sommes et qui veut nous aimer quoi que nous fassions.
De même pour la joie : il s’agit d’un acte de la foi ! En toutes circonstances, nous rappeler que le Seigneur Jésus est le vainqueur du mal et qu’il nous a libérés de son emprise pour pouvoir partager l’éternelle Joie de Dieu.
Je vous souhaite donc, pour achever ce courrier d’entrer dans la Joie de Dieu, dès aujourd’hui, et d’en témoigner sans arrogance mais avec douceur à nos contemporains plongés dans l’inquiétude.
A jeudi prochain pour un prochain courrier centré sur l’Evangile de dimanche que vous pouvez déjà lire en Jn 1, 6-8.19-28.
Voici le lien pour vous joindre au partage biblique de jeudi prochain 10 décembre à 19h30 :
ID de réunion : 886 0114 0626
Code secret : 410477
Fraternellement.