Bonjour à tous.
Voici le second mail de cette semaine consacré à l’Evangile de l’Annonciation qui nous sera offert dimanche prochain.
Comme je vous y invitais dans ma livraison de mardi, je vous remercie de bien vouloir me dire par retour de mail si ces messages vous conviennent et les suggestions que vous pourriez me faire.
Cela me permettra d’ajuster la proposition à partir de janvier. Merci d’avance.
Ouvrons la Bible
Évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (Lc 1, 26-38)
En ce temps-là,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils
et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.
Acclamons la Parole de Dieu.
C’est un passage des plus célèbres du Nouveau Testament, repris à plusieurs fêtes mariales de l’année, connu presque par cœur par de nombreux croyants.
Un peu par facilité, je l’avoue, mais aussi par émerveillement, je vous propose de suivre le commentaire qu’en fait Marie-Noëlle Thabut.
Prenez le temps d’aller visiter les références bibliques qu’elle cite.
Jusqu’ici personne n’avait entendu parler de Nazareth ! Petit village sans importance d’une province assez mal vue des autorités de Jérusalem. Et pourtant c’est là que l’ange Gabriel est allé décerner à une toute jeune fille le plus haut compliment qu’une femme ait jamais reçu : « comblée-de-grâce »’est-à-dire toute baignée de la grâce de Dieu, sans ombre. Saint Jean dirait « tournée vers Dieu. » Pas étonnant qu’à la fin de la rencontre, celle qui était si bien accordée au projet de Dieu, ait répondu spontanément : « voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Entre ces deux phrases, l’histoire humaine venait de basculer : l’heure de l’Incarnation avait sonné. Désormais, plus rien ne sera jamais comme avant. Toutes les promesses de l’Ancien Testament viennent de trouver leur accomplissement. Chacune des paroles de l’Ange vient évoquer ces promesses et détailler l’une des facettes de l’attente du Messie telle qu’elle se développait depuis des siècles.
Tout d’abord, on attendait un roi descendant de David. Or ici, on entend un écho de la promesse faite à David par le prophète Nathan que nous avons entendue en première lecture (2S 7). C’est à partir de cette fameuse promesse que s’est développée toute l’attente messianique. Or ici, c’est le centre des paroles de l’ange Gabriel : « le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la Maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin » (versets 32-33). Autre titre : « Il sera appelé Fils du Très Haut » : en langage biblique, cela veut dire « roi » ; car, là encore, on entend résonner les paroles de Nathan au roi David. Dieu avait dit à propos du descendant de David : « Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. » Cette promesse était évoquée à propos de chaque nouveau roi le jour de son sacre à travers la formule : « Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » (Ps 2).
La phrase « son règne n’aura pas de fin » évoquait aussi les paroles du prophète Daniel sur le « fils de l’homme » qui devait recevoir une royauté éternelle. Et, même s’il n’est pas explicité, le prénom prévu pour l’enfant {Jésus, qui veut dire Dieu sauve) dit bien quelle est sa mission.
Marie a tout compris. Toutefois elle se permet de rappeler à l’Ange qu’elle est encore une jeune fille et que donc, elle ne peut normalement pas concevoir d’enfant. L’Ange apporte la réponse que nous connaissons, mais qui, elle aussi, évoque d’autres promesses messianiques, tout en les dépassant infiniment : « l’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint. » On savait que le Messie serait investi de la puissance de l’Esprit Saint pour accomplir sa mission de salut. Isaïe, par exemple, avait dit : « un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines, sur lui reposera l’Esprit du Seigneur (Is 11,1-2). Mais l’annonce de l’Ange, ici, va beaucoup plus loin : car l’enfant ainsi conçu sera réellement Fils de Dieu : « celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. »
Cet enfant n’a pas de père humain, il est « de Dieu. » Deux preuves dans ce texte. Premièrement, la remarque de la Vierge – « je suis vierge » (dans le texte originel, « je ne connais pas d’homme ») -. Deuxièmement, la formule -« tu lui donneras le nom de Jésus”- qui est adressée à la mère, ce qui est tout à fait inhabituel et ne s’explique que s’il n’y a pas de père humain (d’habitude, c’est le père qui donne le nom à l’enfant. Ainsi, au moment de la naissance de Jean-Baptiste, les proches demandaient à Zacharie, pourtant muet, et non à Élisabeth, de décider du nom de l’enfant).
Mais voici que cette naissance est une véritable nouvelle création. On pense immédiatement à cette phrase du livre de la Genèse : « au commencement, Dieu créa le ciel et la terre… Le souffle de Dieu planait à la surface des eaux » (Gn l, 2) et à l’écho du psaume 104 : « Tu envoies ton souffle, ils sont créés » (Ps 104,30). Cette présence tout à fait privilégiée de Dieu sur le Christ est encore suggérée par l’évocation de « l’ombre du Très Haut » ; déjà elle était le signe de la Présence de Dieu au-dessus de la Tente de la Rencontre, pendant la marche de l’Exode. Au jour de la Transfiguration, la même nuée, la même ombre désignera le Fils de Dieu : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai élu, écoutez–le ! »
Face à toutes ces annonces de l’Ange, la réponse de la Vierge est d’une simplicité extraordinaire On peut dire qu’on a là un bel exemple « d’obéissance de la foi », comme dit Paul, c’est-à-dire de confiance totale. Elle reprend le mot de tous les grands croyants depuis Abraham : « Me voici. » Comme Samuel avait su dire : « parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1S 3,10), Marie répond tout simplement : « voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Le mot « servante » n’évoque pas ici la servilité, mais la libre disponibilité au projet de Dieu. Il suffit de dire « oui », car « rien n’est impossible à Dieu. »
Grâce à ce « oui » de la jeune fille de Nazareth, « le Verbe se fait chair et il vient habiter parmi nous. » On entend ici résonner la lumineuse promesse de Sophonie : « crie de joie, fille de Sion, pousse des acclamations, Israël, réjouis-toi, ris de tout ton coeur, fille de Jérusalem… Le roi d’Israël, le Seigneur lui-même est dans ton sein » (So 3,14-15). Mais tout est encore plus beau que ce que l’on avait pu imaginer. Marie n’aura pas trop de toute sa vie, sûrement, pour « méditer toutes ces choses dans son coeur. »
(Marie-Noëlle Thabut, L’Intelligence des Ecritures, tome 3 – année B, éditions Soceval, pages 62-64)
Le partage biblique de jeudi soir
Nous nous retrouverons jeudi soir 17, décembre à 19h30 pour un partage biblique par Zoom grâce au lien suivant :
ID de réunion : 886 0114 0626 ,
Code secret : 410477
Les Messes de dimanche prochain, 4ème dimanche de l’Avent, année B
samedi à 18h à la chapelle où vous pouvez venir
dimanche à 10h45 à la chapelle où vous pouvez venir,
également retransmise aussi en Zoom avec le lien suivant :
ID de réunion : 858 4558 2596,
Code secret : 503112
Les Messes de Noël
mercredi 24 décembre à 18 h et à 20 h à la chapelle où vous pouvez venir
jeudi 25 décembre à 10h45 à la chapelle où vous pouvez venir
également retransmise en Zoom avec le lien suivant :
ID de réunion : 891 6346 6644,
Code secret : 099557
Je me réjouis que nous ayons la ,joie de nous revoir ‘en vrai’ dans les prochains jours, en tous cas pour ceux qui sont proches de la chapelle.
Mais déjà je vous souhaite à tous un très joyeux Noël : dans nos ténèbres, Dieu nous offre sa lumière, Jésus-Christ son Fils qui s’est fait homme pour nous.
Alléluia !
Fraternellement.